[basculée]NEUROSIS : given to the rising
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Avis des doomstonautes
[basculée]NEUROSIS : given to the rising
NEUROSIS - given to the rising
Line-up: Scott Kelly (guitare, chant) Steve Von Till (guitare, chant, filtres, textures) Dave Edwardson (basse, moog) Noah Landis (clavier, samples, atmosphères) Jason Roeder (batterie) Josh Graham (josh graham)
Label: Neurot, 2007, cd
Splendide.
Dieu sait si je ne suis plus un fanatique de Neurosis, depuis la sortie de Through Silver in Blood, que j’ai même revendu – bon, je l’ai racheté depuis, tout comme Times of Grace, qui est pourtant un album assez chiant il faut bien le dire : c’est comme ça les relations qui durent. Mais celui-ci … depuis le début, il me faisait confusément mais obstinément penser à Enemy of the Sun. Et puis, après des mois à le laisser ruminer dans un coin, je le prends sèchement sur le coin du museau : c’est la même sauvagerie, la même crudité, ce mépris des intros, montées, constructions et tout le saint-frusquin dont s’empêtre la cohorte des suiveurs invertis ; paliers, transitions, rhétorique, formes, modulation : plus l’heure ; ça déferle, au rythme de la guerre, à son halètement heurté ; ils se sont même débarrassés du barbouillis fin du monde dont était maquillé l’illustre prédécesseur : aujourd’hui on est venu pour aller à la curée, à nouveau, pas pour faire des chichis ou du quartier, les morceaux démarrent abruptement, sans mettre aucune façon, sans se parer de rien, direct dans le cœur du sujet : trancher, débiter, équarrir, viande, os, fer, cuir, les riffs ne sont pas beaux, ils ne cherchent même pas à être les plus lourds-écrasants-pachydermiques-rocailleux-apocalyptiques-et ma main sur ta gueule ? ici on essaie pas de sonner (art-)sludge, ou (chaotic-)doom, ou dieu sait quelle connerie, on est sur le champ de bataille alors on taille, dans le vif ; à tour de bras.
Alors, par-ci, par-là, il y a des moments ; de ceux où soudain le temps s’étire vers le néant, des sortes de haïkus suspendus, de visions ivres du ciel vide au-dessus de tout le charnier austère, de bribes distantes du chant immobile de l’au-delà ; la mort est là qui arpente ces champs, car la harde de barbus se fait âgée ; et puis vlan ! ça repart aussi sec dans la cruauté glacée, la féroce tempête sans grâce et sans merci – s’est-on assez moqué du fameux appel « To the wind » ? j’en connais, qui n’écoutent pas de face, qui ne savent pas ce qu’ils entendent à ce moment-là, les bienheureux innocents … pas de chant sur cet album, du cri primitif, étranglé, par l’âge, et par la puissance brute qui monte de son ventre. Gare devant, les vieilles carnes sont les pires.
Là t’es bien, tu te dis que t’as trouvé un sacré bon angle pour ta chronique, un bon fil ; et puis arrive Origin. Ah. Qui entame sur un ton fluide, aérien, accablant, dans la ligne du précédent album, voire panoptique – sauf que non. On ne verra ni de gris ni de bleu ; ce sont des corbeaux qui tournent là-haut. La gravité austère n’est plus celle de la terre et du fil de l’épée sans joie, c’est le voile de nuit tragique qu’on entendait par éclairs à moitié rêvés, qui grondait déjà sur Distill, qui tombe d’un coup ; le froid qui commençait sourdement de gourdir les volées de tranchoir a tout avalé dans son torrent lourd. Une ultime éruption de rage nue contrôlée d’une poigne de fer, dans sa lenteur juste à la limite du supportable et sa longueur parfaitement frustrante, et pfuit ! ils ont passé, comme des êtres surnaturels – ou comme un dernier souffle.
Alors, dirai-je que mes vieux Neuro sont toujours les patrons du style, ou quelque chose dans ce goût-là ? Quel style ?
Neurosis prouve à ceux qui en avaient besoin, avec des façons de hachoir même pas aiguisé, que le post-ce que vous voudrez, là, est toujours aussi nonsensique, et qu’ils sont les seuls à pouvoir faire cette musique, parce que ce n’est pas un genre, juste leur nature.
Ça commençait à faire une paye que Neurosis nous avait pas donné un disque de hxc, mine de rien.
Given to the rising en trois mots: à, la, mort
Line-up: Scott Kelly (guitare, chant) Steve Von Till (guitare, chant, filtres, textures) Dave Edwardson (basse, moog) Noah Landis (clavier, samples, atmosphères) Jason Roeder (batterie) Josh Graham (josh graham)
Label: Neurot, 2007, cd
Splendide.
Dieu sait si je ne suis plus un fanatique de Neurosis, depuis la sortie de Through Silver in Blood, que j’ai même revendu – bon, je l’ai racheté depuis, tout comme Times of Grace, qui est pourtant un album assez chiant il faut bien le dire : c’est comme ça les relations qui durent. Mais celui-ci … depuis le début, il me faisait confusément mais obstinément penser à Enemy of the Sun. Et puis, après des mois à le laisser ruminer dans un coin, je le prends sèchement sur le coin du museau : c’est la même sauvagerie, la même crudité, ce mépris des intros, montées, constructions et tout le saint-frusquin dont s’empêtre la cohorte des suiveurs invertis ; paliers, transitions, rhétorique, formes, modulation : plus l’heure ; ça déferle, au rythme de la guerre, à son halètement heurté ; ils se sont même débarrassés du barbouillis fin du monde dont était maquillé l’illustre prédécesseur : aujourd’hui on est venu pour aller à la curée, à nouveau, pas pour faire des chichis ou du quartier, les morceaux démarrent abruptement, sans mettre aucune façon, sans se parer de rien, direct dans le cœur du sujet : trancher, débiter, équarrir, viande, os, fer, cuir, les riffs ne sont pas beaux, ils ne cherchent même pas à être les plus lourds-écrasants-pachydermiques-rocailleux-apocalyptiques-et ma main sur ta gueule ? ici on essaie pas de sonner (art-)sludge, ou (chaotic-)doom, ou dieu sait quelle connerie, on est sur le champ de bataille alors on taille, dans le vif ; à tour de bras.
Alors, par-ci, par-là, il y a des moments ; de ceux où soudain le temps s’étire vers le néant, des sortes de haïkus suspendus, de visions ivres du ciel vide au-dessus de tout le charnier austère, de bribes distantes du chant immobile de l’au-delà ; la mort est là qui arpente ces champs, car la harde de barbus se fait âgée ; et puis vlan ! ça repart aussi sec dans la cruauté glacée, la féroce tempête sans grâce et sans merci – s’est-on assez moqué du fameux appel « To the wind » ? j’en connais, qui n’écoutent pas de face, qui ne savent pas ce qu’ils entendent à ce moment-là, les bienheureux innocents … pas de chant sur cet album, du cri primitif, étranglé, par l’âge, et par la puissance brute qui monte de son ventre. Gare devant, les vieilles carnes sont les pires.
Là t’es bien, tu te dis que t’as trouvé un sacré bon angle pour ta chronique, un bon fil ; et puis arrive Origin. Ah. Qui entame sur un ton fluide, aérien, accablant, dans la ligne du précédent album, voire panoptique – sauf que non. On ne verra ni de gris ni de bleu ; ce sont des corbeaux qui tournent là-haut. La gravité austère n’est plus celle de la terre et du fil de l’épée sans joie, c’est le voile de nuit tragique qu’on entendait par éclairs à moitié rêvés, qui grondait déjà sur Distill, qui tombe d’un coup ; le froid qui commençait sourdement de gourdir les volées de tranchoir a tout avalé dans son torrent lourd. Une ultime éruption de rage nue contrôlée d’une poigne de fer, dans sa lenteur juste à la limite du supportable et sa longueur parfaitement frustrante, et pfuit ! ils ont passé, comme des êtres surnaturels – ou comme un dernier souffle.
Alors, dirai-je que mes vieux Neuro sont toujours les patrons du style, ou quelque chose dans ce goût-là ? Quel style ?
Neurosis prouve à ceux qui en avaient besoin, avec des façons de hachoir même pas aiguisé, que le post-ce que vous voudrez, là, est toujours aussi nonsensique, et qu’ils sont les seuls à pouvoir faire cette musique, parce que ce n’est pas un genre, juste leur nature.
Ça commençait à faire une paye que Neurosis nous avait pas donné un disque de hxc, mine de rien.
Given to the rising en trois mots: à, la, mort
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Splendide chro poule de luxe
Dommage que l'âge amène l'arthrite
Dommage que l'âge amène l'arthrite
Saimonax- Phallusaunaute
- Nombre de messages : 750
Humeur : super bore
Date d'inscription : 07/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
l'arthrite empêche pas de mettre des toises de classe internationale, tu peux me croire sur parole
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Josh Graham joue josh graham, c'ets pas banal :)
Ca me donnerait presque envie de l'écouter, d'autant que le Enemy 0f The Sun est le seul Neurosis que j'apprécie.
A voir....
Ca me donnerait presque envie de l'écouter, d'autant que le Enemy 0f The Sun est le seul Neurosis que j'apprécie.
A voir....
MoiZ- Doomster intergalactique
- Nombre de messages : 1898
Localisation : Paris
Humeur : Stoned as often as possible
Date d'inscription : 07/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Mais arrêtez de coller des "classique!" à des disques sortis y'a 6 mois, nom de dieu, ça veut strictement rien dire, ni dans un sens ni dans l'autre.
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Rocky turquoise a écrit:
De toute façon, Slow End a toujours été le dernier bastion de la subjectivité totale dans les propos de ses auteurs.
Ici, on n'écrit pas des chroniques pour donner envie d'écouter des disques. On écrit juste des chroniques pour montrer qu'on a des grosses couilles velues.
Rien à foutre du reste, c'est pour les tapettes.
:)
MoiZ- Doomster intergalactique
- Nombre de messages : 1898
Localisation : Paris
Humeur : Stoned as often as possible
Date d'inscription : 07/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
de toutes façons, si j'étais un journaliste ou un historien de l'art, tu penses bien que je le saurais
une tanche velue oui, j'aime
une tanche velue oui, j'aime
gulo- Invité
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
À part ça, je trouve que ce disque est une bouse sans nom.
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
ce disque tue, enfin son final déjà, mais je veux une chronique de saïmone.
intheseblackdays- Master of Alchemy
- Nombre de messages : 2228
Date d'inscription : 05/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Rocky Turquoise a écrit:À part ça, je trouve que ce disque est une bouse sans nom.
Pareil, je le trouve au moins aussi chiant que les deux précédents. Enemy of the sun, c'est tout.
belzebutt- Noyau dur
- Nombre de messages : 428
Date d'inscription : 16/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Ouai enfin c'est un peu un Enemy of the sun avec un balais dans l'nokia 3310 ce skeud quoi. Carrément moins apocalypse et rituel, des trucs à jeter en bonus (l'affreux To the wind) même si certains passages sont tout aussi viscéral (Fear and sickness, Origin ou Distill par exemple sont des merveilles) que peut l'être EOTS.
Un bon bon disque je trouve mais qui n'apporte pas grand chose finalement,et moi ça me rappel surtout le coté noir et monolithe de Through silver in blood...
Par contre le son et l'ambiance général du disque valent leur pesant de cacahuète, peut mieux faire, mais calme bien quand même.
Un bon bon disque je trouve mais qui n'apporte pas grand chose finalement,et moi ça me rappel surtout le coté noir et monolithe de Through silver in blood...
Par contre le son et l'ambiance général du disque valent leur pesant de cacahuète, peut mieux faire, mais calme bien quand même.
corbak- Positron
- Nombre de messages : 269
Date d'inscription : 17/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
corbak a écrit:
Un bon bon disque je trouve mais qui n'apporte pas grand chose finalement,et moi ça me rappel surtout le coté noir et monolithe de Through silver in blood...
Ouais péniblement. Il y a des morceaux assez ultimes quand même sur TSIB, et là on y est pas du tout. Ah puis il y a Sovereign aussi, celui là il est bien "chaos" comme il faut.
belzebutt- Noyau dur
- Nombre de messages : 428
Date d'inscription : 16/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Sinon la chro est quand même ultra classe, soit dit en passant. Quelle verve haha.
belzebutt- Noyau dur
- Nombre de messages : 428
Date d'inscription : 16/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
J'sais pas ce disque... me laisse un peu froid. Je retiens que dalle a l'ecoute.
Wookie- Doomster intergalactique
- Nombre de messages : 1783
Localisation : San Francisco, CA
Humeur : Dick Whiskey
Date d'inscription : 06/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
A la première écoute j'ai trouvé le disque sympa, mais il ne m'a pas accroché tant que ça. Il faudra peut être que je retourne dessus, mais rien de particulier n'a attiré mon attention au départ.
peut être que je vais le ressortir du placard ce soir, on verra.
peut être que je vais le ressortir du placard ce soir, on verra.
cynferdd- Particule
- Nombre de messages : 7
Localisation : nantes
Humeur : éthylique
Date d'inscription : 28/03/2008
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
mmh, pas totalement convaincu non plus. Ca manque d'intensité, d'energie. Je m'endors.
Meilleurs néanmoins que le dernier Cult of Luna.
Moins bon que "the eyes..."
Meilleurs néanmoins que le dernier Cult of Luna.
Moins bon que "the eyes..."
aguirre- Particule
- Nombre de messages : 16
Date d'inscription : 02/05/2008
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
Ouais m'enfin en meme temps, meilleur que Cult of Luna c'est pas dur.....
Wookie- Doomster intergalactique
- Nombre de messages : 1783
Localisation : San Francisco, CA
Humeur : Dick Whiskey
Date d'inscription : 06/12/2007
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
elle est mimi cette chro, on se croirait sur obsküre
la version 0.0 ci-dessous
la version 0.0 ci-dessous
Re: [basculée]NEUROSIS : given to the rising
A propos de Cult of Luna, je ne résite pas à l'envie de vous citer un extrait de la chro de leur dernier album dans RockARolla (on en pensera ce qu'on veut, moi en tout cas ça m'a fait bien rire):
"... essentially a post-metal boy band at heart, all polished, packaged and prefabricated for mass consuption by Neurosis fans' teenage cousins."
"... essentially a post-metal boy band at heart, all polished, packaged and prefabricated for mass consuption by Neurosis fans' teenage cousins."
le_toine- Corpuscule
- Nombre de messages : 641
Localisation : Besac
Humeur : very, very mellow
Date d'inscription : 07/12/2007
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